Comment habiter le territoire québécois de façon sobre et résiliente d’ici 2042?

D’ici 20 ans, le Québec devra affronter les conséquences de bouleversements écologiques inédits (accélération des changements climatiques, perte massive de biodiversité, épuisement des ressources naturelles) avec des modes d’habiter hérités du passé. La majorité de la population est concentrée dans une région métropolitaine et une dizaine de villes, tandis que 80% de la province est occupée de façon dispersée. Les pratiques d’aménagement et d’utilisation du territoire reposent sur un niveau de consommation élevé de ressources, renforcent les pressions sur le vivant et la déconnexion entre humains et non-humains. En plus de contribuer à la crise environnementale, ces modes d’habiter renforcent la vulnérabilité des populations face aux stress et aléas climatiques.
Repenser les territoires pour faire face aux défis propres à chacun
À l’échelle des régions urbaines, l’étalement est un processus permanent, qui aggrave l’artificialisation des milieux naturels et agricoles ainsi que la dépendance à l’automobile pour parcourir des distances de plus en plus longues. Dans les régions rurales, dont le nord du Québec, cette dépendance à l’automobile ou même à l’avion est encore plus forte, tandis que les faibles densités et le vieillissement démographique rendent déjà difficile le maintien des services et équipements collectifs nécessaires à l’autonomie des communautés.
Chaque territoire devra se confronter plus ou moins intensément et rapidement à différents risques, de l’érosion des côtes à la fonte du pergélisol, des vagues de chaleur aux inondations. Ces transformations auront des impacts multiples sur le bien-être des populations et la cohésion sociale, l’accès aux services essentiels et sur le modèle de développement économique de nombreux secteurs d’activités. Mais chaque territoire regorge aussi de richesses différentes : des écosystèmes variés, des structures collectives dynamiques, des projets innovants qui explorent des modes d’habiter plus résilients, des liens de solidarité solides…
Comme nous n’avons plus 50 ans devant nous pour attendre que les effets d’un changement radical d’occupation du sol se fassent sentir, comment réinventer à temps des milieux de vie plus sobres sans accentuer les inégalités sociales? Comment les territoires peuvent-ils mieux anticiper les transformations qui les attendent et bifurquer vers des modèles plus résilients? Quelles trajectoires seraient souhaitables et porteuses pour accélérer les transitions socio-écologiques des territoires?
Afin de répondre à ces questions difficiles, Chemins de transition a mobilisé une diversité de scientifiques et de parties prenantes pour rassembler nos savoirs existants sur ce défi. Voici le fruit de ce travail collectif.
FRUITS DE LA DÉMARCHE
- ÉTAPE1 - FUTURS POSSIBLES
- ÉTAPE 2 - FUTURS SOUHAITABLES
- ÉTAPE 3 - CHEMINS DE TRANSITION (EN COURS)
Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué à ces travaux, tout particulièrement le comité expert qui a piloté l’élaboration des chemins de transition à l’étape 3 :
- Étienne Berthold, Université Laval
- Nathalie Bleau, Ouranos
- Camille Butzbach, Solon et UQAM
- Carole Alice Dupuis, Front commun pour la transition énergétique
- Bruno Jean, UQAR
- Steve Joncoux, Living Lab en innovation ouverte (LLio) / UQAR
- Florence Paulhiac, Chaire Internationale sur les usages et pratiques de la ville intelligente EGS UQAM
- Catherine Perras, Vivre en Ville
- Olivier Riffon, UQAC et Grand dialogue pour la transition régionale
- Franck Scherrer, Université de Montréal et Chemins de transition
- Myriam Thériault, Communagir
- Sophie Van Neste, INRS et Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine
- Vanie-Ève Aubertin, Conseillère en planification stratégique, Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ)

